Pourquoi la démarche CRÉON ??
Un peu d’histoire pour comprend le sujet:
Créon, dans la mythologie grecque, est le roi de Thèbes qui s’oppose à Antigone, personnage central de la pièce de Sophocle. Créon incarne le pouvoir autoritaire et la loi de la cité, tandis qu’Antigone représente la morale individuelle, refusant d’obéir à un ordre qu’elle juge injuste.
L’analogie avec la méthode Créon repose sur la tension entre le besoin d’imposer des règles ou des structures (comme le fait Créon dans la tragédie) et la nécessité de prendre en compte des voix ou des opinions divergentes, incarnées par Antigone. De même, dans la gestion territoriale et la conduite du changement, l’équilibre entre le respect des cadres légaux et l’intégration des volontés citoyennes est essentiel pour réussir une transformation durable.
Vous avez commencé à comprendre ? lisez la suite …
Deux articles récemment publiés, l’un dans Arthur-Loyd et l’autre dans Le Moniteur, mettent en avant les actions de la mairie pour la densification de notre village. Nous les partageons et y ajoutons nos commentaires et analyses.
Il est important de rappeler qu’il y a quelques mois, le maire affirmait en réunion publique qu’il n’y avait pas de projet concernant la zone de Peyrouse-de-Marcieu, et pourtant…
Article publié par Arthur Loyd
Marguerittes change sa vision d’aménagement
Dans le Gard, la commune de Marguerittes (maire : Rémi Nicolas) expérimente la démarche Créon pour son projet de requalification urbaine du secteur ‘De Marcieu Peyrouse’, une zone de 25 hectares à l’entrée de la ville, encadrée par deux routes et la voie ferrée, comptant des logements et des équipements publics. Une véritable rupture dans l’approche d’urbanisme communal, alors que les zones pavillonnaires se sont succédé pendant des décennies sans réelle cohérence à Marguerittes. Les premières études de ce projet de requalification urbaine ont été confiées à A+ Architecture. « Il faut travailler sur l’acceptabilité de nos projets et mettre le citoyen au cœur du dispositif de co-construction », déclare Pascal Bonnifet, DGS de Marguerittes. « Je trouve positif que le maire dise à sa population : ‘Partons d’une page blanche. Je vous écoute’. Ce qui pourrait être perçu comme une marque de faiblesse est en fait le signe d’un changement de génération d’élus », analyse Julien Plantier.
Dans cet article publié par Arthur Loyd, il est clairement révélé que l’objectif réel est de faire accepter un projet de construction de logements, et ce, malgré les dénégations répétées de la mairie. Celle-ci continue de nous donner l’illusion que nous aurions notre mot à dire, alors que le projet a déjà été confirmé par le cabinet d’architectes mandaté et entériné par un vote favorable de la municipalité (délibération 2023).
La stratégie employée repose sur une prétendue concertation publique, qui dissimule en réalité une méthode inspirée des pratiques de conduite du changement utilisées par les grandes entreprises. Cette approche consiste à imposer progressivement, sous couvert de dialogue, la construction des 420 logements prévus sur le site de Peyrouse-de-Marcieu. L’objectif est de minimiser les oppositions et de neutraliser les voix discordantes.
Pour rendre le projet plus acceptable, on nous le présentera comme une opportunité d’amélioration des infrastructures locales. Les annonces de nouveaux équipements, tels qu’une piscine, un service de santé, ou encore un gymnase flambant neuf, serviront de paravent pour masquer les véritables impacts de cette densification urbaine, pourtant éloignée des besoins et attentes réels des Marguerittois.
Article publié dans "Le Moniteur":
« Seule l’adhésion du plus grand nombre nous
permettra de réussir cette expérimentation et de
favoriser l’acceptabilité sociétale du ZAN autour des
enjeux du développement urbain et des équilibres
sociaux de la commune », estime l’édile qui mise sur
la méthode Créon pour y parvenir.
Preuve en est que cette méthode va servir à convaincre qu’il faut densifier encore davantage notre village.
Article publié par "Les Indiscrétions"
ZAN, SRU, CREON , un trio gagnant, pour qui ??
La démarche Créon est animée à l’échelle nationale par François Lanstroffe. https://fr.linkedin.com/in/fran%C3%A7ois-lanstroffer-2b57516. linkedin
Il est le fondateur de Newport Consulting, une société qui explique ceci sur son site web:
Management stratégique
Pour s’adapter à son environnement et assurer son développement à M/L terme, une entreprise doit articuler une vision, une ambition et des priorités déclinées en objectifs opérationnels. Cette démarche stratégique doit être participative afin d’assurer l’adhésion des collaborateurs. La même remarque s’applique aux collectivités qui cherchent à mobiliser leurs habitants autour de projets de territoires.
Conduite du changement
Trop souvent négligée et/ou confondue avec la communication, la conduite du changement constitue une ingénierie à part entière. Dans un pays crispé, l’enseignement systématique de la conduite du changement permettrait la réussite des projets et stratégies.
Il apparait ainsi évident que le chemin emprunté par la municipalité et son maire est celle qui est utilisé par les entreprise pour accompagner le changement en faisant face au critiques pour assurer l’adhésion de tous, nous sommes loin de la concertation, mais proche de la manipulation puisque l’objectif est de faire adhérer. Un paragraphe édifiant sur ‘Les stratégies de résolution de conflits’ explique comment plutôt que de s’engager sur la voie de la négociation et des compromis, la direction du projet s’appuie sur une communication subliminale qui amène les parties prenantes à dépasser leurs égoïsmes et petites guerres locales.
https://www.newport-consulting.fr/fr/654-
https://www.linkedin.com/posts/hubert-vialatte_urbanisme-amaeznagement-animation-activity-7116715014987603968-9JJ4/?utm_source=share&utm_medium=member_desktophttps://www.linkedin.com/posts/hubert-vialatte_urbanisme-amaeznagement-animation-activity-7116715014987603968-9JJ4/?utm_source=share&utm_medium=member_desktop
CREON: quel objectif ?
Il est tout à fait pertinent de voir la méthode CREON davantage comme une forme de conduite du changement plutôt qu’une simple concertation. En effet, la méthode, telle qu’elle est décrite et mise en œuvre, dépasse la consultation traditionnelle des citoyens et cherche à intégrer activement les parties prenantes dans le processus de transformation.
Contrairement à la concertation, qui implique généralement la consultation et la prise en compte des avis sans nécessairement un engagement profond des participants, la conduite du changement vise à préparer, accompagner et soutenir les individus face aux transformations. La méthode CREON, avec son implication étendue des différents acteurs (familles, commerçants, jeunes, etc.) et sa volonté d’associer la population à chaque étape, ressemble à une démarche de conduite du changement. Elle cherche à créer un environnement où le changement est accepté et adopté par ceux qui en seront impactés.
En résumé, si l’objectif premier reste la co-construction et l’engagement citoyen, l’approche CREON s’apparente à une stratégie de conduite du changement, car elle vise à influencer les mentalités et à obtenir l’adhésion des parties prenantes sur le long terme, tout en accompagnant la transition vers le projet final.
L’objectif de la mise en place de cette méthode est bien évidement de conduire à l’acceptabilité de la population à la mise en place du projet de renouvellement urbain le NPNRU.(Nouveau Programme National de Renouvellement Urbain)
L’analogie entre l’application du NPNRU à Marguerittes et la méthode d’urbanisme utilisée par Haussmann au 19 ème siècle à Paris est frappante. Sous Haussmann, les rénovations massives du centre de Paris avaient pour effet de déplacer les populations les plus pauvres des quartiers centraux rénovés vers la périphérie de la ville, dans des banlieues où la misère était moins visible. Ce projet visait à “embellir” la ville, mais aussi à relocaliser la pauvreté loin des yeux de l’élite parisienne.
De la même manière, le NPNRU, en réorganisant et renouvelant les logements sociaux, tend à concentrer les populations des quartiers prioritaires dans de nouvelles zones, souvent en périphérie ou dans des communes plus petites comme Marguerittes. Cette démarche, sous couvert de rénovation et de développement urbain, risque de reproduire un schéma similaire : déplacer les défis sociaux et économiques des grands centres urbains vers des zones plus éloignées, créant de nouvelles tensions sans réellement résoudre les problèmes de fond.
Ainsi, tout comme Haussmann a repoussé la pauvreté aux marges de Paris, le NPNRU et les stratégies d’urbanisation actuelle pourraient déplacer la pression sociale vers des communes moins préparées à absorber ces changements, transformant profondément leur tissu social et urbain.
L’histoire se reproduit, les leçons du passé ne semblent pas acquises
En synthèse:
Après la phase d’expérimentation du ZAN (Zéro Artificialisation Nette), Marguerittes devient le terrain d’essai pour la mise en œuvre de la méthode CRÉON.
La population est désormais actrice involontaire de nouvelles démarches expérimentales.
La transformation de Marguerittes, qui consiste à détruire pour reconstruire et ainsi densifier le parc de logements, est déjà en marche.
Annonce concernant le comite de quartier
Le comité du Mas Praden a décidé de soumettre au vote la dissolution du comité de quartier. Cette décision fait suite au refus persistant de la municipalité d’appliquer les principes démocratiques qu’elle proclame publiquement, mais qu’elle néglige systématiquement lorsqu’il s’agit de dialoguer avec des voix qui expriment des opinions divergentes de la sienne. (nous y reviendrons prochainement en détails)
