La MSP améliore la coordination des libéraux, mais n’embauche personne. Pour attirer des jeunes médecins et garantir la continuité des soins, Marguerittes doit créer un centre de santé avec des postes salariés.

Constat

Depuis plusieurs années, Marguerittes voit se réduire son offre de soins de premier recours : départs de médecins, fermeture d’une pharmacie et du centre de radiologie. Les habitants peinent à trouver un médecin traitant ; les délais s’allongent. Les “déserts médicaux” persistent en France malgré un léger rebond national des effectifs de généralistes.

Pourquoi la MSP ne suffit pas. Une Maison de santé pluriprofessionnelle (MSP) regroupe des libéraux (médecins, IDE, kinés, etc.) autour d’un projet de santé commun (souvent via une SISA). C’est utile pour la coordination, mais cela n’embauche pas : chacun reste indépendant et libre de s’installer… ou pas. La MSP naît à l’initiative des professionnels, pas par décision municipale. ARS Hauts-de-FranceMinistère du TravailLégifrance

Ce qui marche ailleurs. Un Centre de Santé (CdS) municipal ou associatif permet de salariariser des médecins, d’assurer le tiers payant et la continuité des soins. Le Code de la santé publique prévoit expressément que les communes ou leurs groupements peuvent créer et gérer un CdS, et que les médecins y sont salariés. Des villes s’en servent déjà pour attirer et fidéliser des praticiens.

Notre contexte local. La SPL Agate pilote la reconversion de l’ancienne école Taillefer(curage/désamiantage/démolition actés). Si le modèle retenu se limite à vendre des cellules à des libéraux, rien ne garantit l’arrivée ou le maintien de médecins : l’enjeu n’est pas seulement des murs, c’est le statut d’exercice.

 

La solution proposée

  1. Décider la création d’un Centre de santé municipal/intercommunal (ou porté par le CCAS/une asso à but non lucratif), avec 2 à 4 ETP de médecins au démarrage, assistants médicaux et secrétariat. Légifrance

  2. Saisir l’ARS Occitanie pour avis et accompagnement (projet de santé, continuité des soins, stages d’internes, CPTS). Légifrance

  3. Programmer le financement : masse salariale, aides au démarrage, conventions avec la fac (stages) pour fidéliser. Exemples récents montrent que le salariat municipal rend l’offre plus attractive. FNCS

  4. Réintégrer l’imagerie via partenariat (antenne programmée, vacations, ou unité mobile) : le CdS peut pratiquer du diagnostic (radiologie sous convention).

Questions au maire

  • Sur quoi repose l’annonce de “10 médecins” : lettres d’intention signées ? Contrats ? Quel calendrier d’ouverture et quelles spécialités visées (généralistes, pédiatrie, gynéco) ?

  • Pourquoi avoir privilégié un montage immobilier (SPL Agate) sans engagements de postes ? Quelle part de l’opération est dédiée à des emplois médicaux salariés ?

  • Quelle évaluation des besoins (médecins traitants manquants, permanence des soins, soins non programmés, gériatrie) et quelle coordination avec la CPTS/ARS ? Légifrance

  • Pourquoi la commune ne s’engage-t-elle pas  à créer un Centre de santé (avec projet de santé, tiers payant, pas de dépassements),Pourquoi explique-t-elle que ce n’est pas dans attribution alors  que la loi le permet ? 

Des exemples concrets dans notre département

Voici, à date du 2 septembre 2025, les communes du Gard (30) qui ont créé/accueilli un centre de santé (CdS) avec médecins salariés (modèle “Ma santé, Ma Région” ou équivalent) :

Ouverts

Projets/chantier annoncés dans le Gard

Autres CdS (associatifs/mutualistes) – utiles pour l’offre de soins mais distincts du modèle municipal/régional

  • AlèsOxance (centre de santé médical & dentaire avec médecins et chirurgiens-dentistes salariés). OxanceSante

  • Bagnols-sur-Cèzecentre de santé dentaire (Mutualité). Sante

  • Uzèscentre de santé dentaire (Vertuo / Mutualité). SanteMutualité