Mesdames, Messieurs,

Merci d’être là, calmes, nombreux et déterminés. En sortant de ce conseil municipal, rappelons l’essentiel en quelques minutes : nous défendons notre cadre de vie, notre sécurité et notre garrigue.

La délibération qui vise à déclasser une zone boisée classée pour y implanter une centrale photovoltaïque n’est pas une fatalité. C’est un choix—que des citoyens informés et responsables ont le droit de contester, d’autant plus à l’approche des municipales.

Pourquoi nous y opposons-nous ? Trois raisons simples.

1) La garrigue nous protège.

Nos bois retiennent l’eau, limitent le ruissellement, rafraîchissent l’air et freinent la propagation des incendies. Défricher, c’est augmenter les risques d’inondation et de feu pour Marguerittes, exposer les habitations et aggraver les effets des épisodes cévenols. Couper des arbres aujourd’hui, c’est payer l’addition demain.

2) Des alternatives existent—et elles sont de bon sens.

Nous sommes pour le solaire : sur les toits, sur les ombrières de parkings, sur les friches et les surfaces déjà artificialisées. Nous sommes contre le solaire dans les bois. La transition énergétique n’oblige pas à sacrifier les derniers espaces naturels qui nous protègent.

3) L’intérêt général n’est pas démontré.

Nous pointons des biais dans l’étude d’impact, des incohérences avec les objectifs d’urbanisme, de biodiversité et de lutte contre l’artificialisation. L’intérêt général, ce n’est pas l’accélération à tout prix ; c’est la sobriété, la sécurité et la qualité de vie des habitants—aujourd’hui et demain.

Soyons clairs : nous ne faisons pas de politique partisane. Nous faisons de la politique citoyenne. Nous proposons, nous argumentons, nous documentons. Et nous tendons la main à toutes et tous—élus, services de l’État, riverains—pour co-construire des solutions qui concilient énergie et écologie, logement et paysages, développement et bien-être.

Notre mobilisation restera exemplaire : républicaine, pacifique, exigeante. Nous respecterons les personnes, tout en contestant fermement les décisions que nous jugeons contraires à l’intérêt général.

La suite, concrètement :

  • Nous allons former un recours administratif contre cette délibération, sur la base d’arguments environnementaux, urbanistiques et procéduraux. Si nécessaire, nous irons plus loin par la voie contentieuse.

  • Nous publierons nos analyses, sources et pièces pour que chacun puisse vérifier et s’approprier les arguments. La transparence est notre force.

  • Nous continuerons de proposer des alternatives localement vérifiables : inventaire des toitures publiques et privées, ombrières sur parkings, optimisation des sites déjà artificialisés—sur les toits, pas dans les bois.

Parce qu’une cause se gagne aussi par l’intelligence collective et la convivialité, je vous donne rendez-vous le dimanche 5 octobre pour renouveler notre balade-pique-nique au Montrodier. La première a été une vraie réussite ; faisons de cette seconde édition un moment ouvert, pédagogique et joyeux. Venez voir, comprendre, partager.

Enfin, je vous invite à rejoindre notre association. Nous avons besoin de toutes les compétences : naturalistes, juristes, enseignants, artisans, parents, jeunes… Chacun peut contribuer : adhérer, participer, témoigner, relayer. Inscrivez-vous à notre lettre d’information, proposez vos idées, et surtout, parlez-en autour de vous. La mobilisation citoyenne, c’est vous.

Je conclus par notre ligne de crête :

Oui à une transition énergétique utile, locale et respectueuse.

Non à la déforestation et à l’artificialisation de la garrigue.

Oui au solaire—sur les toits. PAS—dans les bois.

Merci à toutes et tous. Continuons, ensemble, dans le calme et la dignité, à faire évoluer cette décision

Parce que quand l’humain s’agenouille devant le vivant, il se relève plus grand.

Denis Forzy