





Cette année là, l'autoroute a été coupée par le débordement du Bastardet et la ZAC du TEC en partie inondée.
1) Les risques
Le défrichement + artificialisation (pistes, tranchées câbles, locaux techniques, clôtures, plateformes) sur le Montrodier augmentent mécaniquement le ruissellement rapide et les débits de pointe vers le Bartadet, à contre-pente de la sécurité du village.
Le bassin est court, pentu, à sols minces sur substrat calcaire fissuré : réponse très réactive aux orages cévenols (pente + faible stockage superficiel = pics plus hauts, plus tôt).
La noria (alt. ~141 m) révèle une lame d’eau à ~3 m sous surface : indice d’alimentation pérenne(perchage/karst) ⇒ infiltration-exfiltration possibles, mise en charge locale et résurgences lors d’épisodes intenses.
Les attestations de non-aggravation produites par le porteur de projet sont fragiles si elles n’intègrent pas : (i) scénarios extrêmes (2002) + épisodes cévenols actuels, (ii) effets de concentration de pistes/rigoles, (iii) colmatage des dispositifs et perte d’efficacité dans le temps.
Conséquence aval : surcotes sur le Bartadet, débordements des points bas, mise en charge des buses/ponceaux, transports solides (embâcles), donc risque accru pour Marguerittes (habitations, voies, réseaux).
2) Fonctionnement hydrologique du Montrodier (rappel de notre mémoire)
Morphologie : relief convexe, talwegs courts alimentant le Bartadet ; gradients de 5–15 % par endroits.
Pédologie : sols peu épais (rendzines/colluvions), capacité de rétention limitée, hydrofugation post-sécheresse/incendie possible.
Substrat : calcaire fissuré karstifié ⇒ infiltration verticale rapide mais stockage limité ; lors d’un épisode, ruissellement hortonien + débordements de micro-dépressions.
Temps de concentration faible ⇒ pics rapides en aval.
Effets projetés du parc PV au sol :
↑ CN SCS / ↑ coefficient de ruissellement (C) (surface dure + compaction des sols)
↑ connectivité hydraulique (pistes, tranchées) ⇒ effet entonnoir vers les talwegs
Clôtures et merlons ⇒ déflexion des écoulements et points de concentration imprévus
Tranchées câbles ⇒ rigoles préférentielles si non stabilisées
Entretien : colmatage des noues/fossés ⇒ perte de performance cumulée
3) Attestations fournies par le pétitionnaire – points de vigilance
Périmètre et hypothèses hydrologiques
Vérifier que les calculs utilisent : orages cévenols (pas seulement des pluies “normatives”), périodes de retour ≥ 50–100 ans, état futur dégradé (sols compactés).
Méthode
SCS-CN avec CN ajustés au défrichement + surfaces imperméabilisées ; Rational Method Q = C·i·A avec C post-travaux crédible.
Effets de réseau
Inclusion des pistes/chemins dans les surfaces connectées ; vitesse d’écoulement réaliste sur matériaux compactés.
Dispositifs compensatoires
Dimensionnement sur événements extrêmes (et pas 10 ans), volume utile net après colmatage, déversoirs de sécurité, exutoires maîtrisés vers zones non exposées.
Durée de vie & entretien
Plan d’entretien opposable (curage, inspections), financement, sanctions si défaut.
Zéro-aggravation
Prouver à l’exutoire du bassin (Bartadet en entrée de village), pas seulement au pied du projet.
4) Influence des rapports annexes (incendie/forêt/ONF/SDIS) sur l’inondation
Incendie → hydrofugation : après feu, sols hydrophobes ⇒ ruissellement explosif (même sur pentes faibles). Un parc en garrigue augmente l’aléa feu (SDIS/INERIS) et peut donc aggraver la réponse hydrologique à court terme après sinistre.
Défrichement ONF : la perte de couvert accroît énergie cinétique des pluies, érosion et exports solides ⇒ colmatage des buses/fossés aval, débordements.
Clôtures/accès : obstacles/ridéos ⇒ déviation des écoulements vers des zones non prévues ; en crue, les clôtures captent embâcles, augmentent la charge et cèdent brutalement.
5) Impact potentiel sur le village (chaîne de risques)
Amont : pics plus élevés + temps de montée plus court.
Transit : embâcles sur buses/ponceaux (branches/panneaux/ganivelles) ⇒ surverse sur voirie.
Aval : zones basses du village (Bartadet) : débordements + érosion latérale, mise en charge réseaux pluviaux, remontées par avaloirs.
Dommages : biens, personnes, interruption de services, dévalorisation foncière.
6) Indice hydrogéologique : la
noria du secteur du Mas d’Aschot
Fait : présence d’une noria à ~141 m d’altitude, eau à ~3 m sous surface.
Interprétation : (i) nappe perchée ou karst superficiel alimentés localement ; (ii) présence durable d’eau à faible profondeur malgré l’altitude.
Conséquence : lors d’un épisode intense, mise en charge rapide de ce réservoir (avec exfiltrations possibles vers talwegs) ⇒ amplification des débits de pointe.
Suggestion de légende pour le rapport :
Figure X – Noria (alt. 141 m) : présence d’eau à ~3 m de profondeur. Indice d’alimentation locale et de possible mise en charge rapide en épisode extrême (orages cévenols).
7) photos du Bartadet – crue 2002
(à insérer dans ton dossier, avec ces légendes)
Photo 1 – Bartadet, 2002 : débordement rive gauche, charge solide importante (branches, sédiments). Lecture :zone déjà structurellement vulnérable ; l’ajout d’eaux de ruissellement amont accroît le risque.
Photo 2 – Ouvrage busé, 2002 : colmatage partiel, surverse sur la chaussée. Lecture : les embâcles font partie du scénario ; dimensionnement “papier” insuffisant sans plan anti-colmatage.
Photo 3 – Champ d’expansion naturel, 2002 : zone de dissipation occupée. Lecture : préserver les espaces de ralentissement dynamique plutôt que les couper.
