Alors que de nombreux territoires cherchent à reprendre la main sur leur énergie grâce à l’autoconsommation collective, Marguerittes fait le choix inverse : livrer sa garrigue aux ambitions industrielles de TotalEnergies et de sa filiale VSB Énergies Nouvelles.
Récemment, à la bibliothèque municipale, une conférence sur l’autoconsommation collective présentée par Elsa Mellon (coopérative ACTTE) et Simon Cossus (Enercoop) a rappelé une évidence : l’énergie peut être citoyenne, locale et solidaire.
Ce modèle repose sur la création de communautés énergétiques regroupant habitants, entreprises et collectivités, partageant l’électricité produite à proximité. Une solution sobre, maîtrisée, sans atteinte aux paysages.
Mais à Marguerittes, la municipalité a choisi le gigantisme industriel.
Sous couvert de transition écologique, elle a ouvert la porte à un projet de centrale photovoltaïque sur le Montrodier, en zone boisée classée — un espace naturel préservé, riche en biodiversité, identifié comme corridor écologique et situé en lisière du Périmètre de Protection du captage de Peyrouse.
Raser des hectares de chênes verts pour produire de “l’énergie verte” : la contradiction saute aux yeux.
Ce projet est symptomatique d’une transition énergétique confisquée par les grands groupes.
Loin d’une production locale, l’électricité sera injectée sur le réseau national sans bénéfice direct pour les Marguerittois.
Aucune baisse de facture, aucun emploi durable, aucun retour économique tangible : seulement des dividendes qui s’envolent vers les sièges parisiens et allemands.
Pourtant, des solutions intelligentes existent :
équiper les toitures publiques (écoles, gymnases, mairie) ;
installer des ombrières solaires sur les parkings ;
encourager les coopératives citoyennes locales ;
valoriser les friches et zones déjà artificialisées, sans toucher à un seul arbre.
Ce sont ces projets qui devraient incarner la vraie transition : celle qui protège, partage et fait sens.
Au lieu de cela, la municipalité agit en vase clos, sans concertation publique, sans étude sérieuse d’alternatives, et en contradiction avec les principes même du Zéro Artificialisation Nette (ZAN) qu’elle prétend défendre.
Le résultat est une garrigue sacrifiée, des paysages défigurés et une population mise devant le fait accompli.
Marguerittes aurait pu devenir un modèle d’autonomie énergétique citoyenne ; elle risque de devenir un exemple de plus d’une transition dévoyée au profit des multinationales.
Il est encore temps de changer de cap :
👉 choisir la coopération plutôt que la soumission,
👉 l’intelligence locale plutôt que la spéculation,
👉 la lumière du bon sens plutôt que l’ombre des profits.
La garrigue n’a pas vocation à être industrialisée.
Elle est notre héritage commun — et le cœur vivant de notre territoire.









