Le Gard Sous tension: Quand la solidarité devient une dette

« Le Gard sous tension : quand la solidarité devient une dette »

Le Département du Gard, dirigé depuis 2021 par Françoise Laurent-Perrigot (Parti socialiste), affiche une ligne politique revendiquée comme sociale.

Mais derrière les slogans de solidarité et d’équité territoriale, le dernier rapport de la Chambre régionale des comptes révèle une réalité plus fragile : celle d’une gestion sous tension, marquée par des choix budgétaires difficilement soutenables.

💰 Une gestion “de gauche”… mais à crédit

Madame Périgot défend une vision où le Département se veut « bouclier social » face aux difficultés économiques et aux inégalités.

Une orientation louable, mais qui se heurte aujourd’hui à la réalité comptable.

En deux ans à peine, les dépenses ont explosé de plus de 100 millions d’euros, tandis que les recettes s’effondraient.

Les droits de mutation — principale ressource dynamique — se sont effondrés de 40 à 20 millions d’euros.

Résultat : une capacité d’autofinancement divisée par deux et une dette qui frôle désormais les 480 millions d’euros.

Sous couvert d’action sociale, la collectivité s’endette pour maintenir son train de vie — et non pour investir dans l’avenir.

Cette fuite en avant budgétaire, souvent présentée comme “nécessaire à la solidarité”, traduit en réalité une absence d’anticipation politique.

🧮 Le “bouclier social” devenu carcan budgétaire

Près de 70 % du budget est absorbé par les dépenses sociales : RSA, APA, PCH, insertion, aides à l’enfance.

Mais la Chambre des comptes souligne un manque d’évaluation de l’efficacité de ces politiques.

Autrement dit, on dépense beaucoup, sans savoir si cela améliore réellement la situation des bénéficiaires.

La solidarité devient un système d’entretien de la précarité, au lieu d’en être la solution.

Or, la justice sociale ne peut pas exister sans équilibre économique.

⚙️ Des économies promises, mais pas précisées

Le plan d’économies annoncé (31 millions d’euros) reste un voeu pieux.

Aucune hiérarchie claire n’est donnée : quelles dépenses seront réduites ? Sur quels services ?

Ce flou politique reflète un manque de pilotage.

On promet des ajustements sans stratégie, au risque de toucher à la culture, à la prévention des risques naturels ou à l’environnement, pourtant essentiels dans un département aussi vulnérable.

🌿 L’écologie, grande oubliée de la gouvernance Périgot

Dans un territoire méditerranéen où chaque été est une alerte incendie, le rapport ne relève aucun investissement significatif dans la transition écologique.

Les priorités de la majorité semblent tourner autour du social, pas de la résilience climatique.

Pourtant, sans environnement préservé, il n’y a ni justice sociale ni avenir durable.

On entretient aujourd’hui les symptômes d’un modèle à bout de souffle, au lieu d’en traiter les causes.

🧩 Deux institutions, deux politiques, un même contribuable

La présidence Périgot s’inscrit dans une logique d’indépendance vis-à-vis de Nîmes Métropole, mais cette absence de coordination coûte cher.

Le rapport souligne la duplication de missions et une dette départementale en forte hausse.

Pendant que la Métropole emprunte pour construire, le Département s’endette pour fonctionner.

Résultat : une addition payée deux fois par les habitants du Gard.

💬 Communication et réalité : deux mondes parallèles

La majorité départementale revendique transparence et maîtrise.

Mais la CRC parle d’une situation financière dégradée et de marges de manœuvre qui fondent.

La communication institutionnelle cherche à rassurer, là où les comptes, eux, alertent.

Le fossé entre discours politique et réalité comptable devient criant.

⚖️ Pour un sursaut citoyen

Ce rapport doit être un électrochoc démocratique.

Les Gardois ont droit à une information claire sur l’usage de leurs impôts,

et à un débat public sur la manière d’équilibrer solidarité, écologie et responsabilité budgétaire.

Le Gard ne doit pas devenir un département sous perfusion financière, où la dette remplace la politique.

➡️ Conclusion :

La vraie gauche, c’est celle qui libère par la responsabilité,

pas celle qui enferme dans la dépendance.

La vraie solidarité, c’est celle qui prépare l’avenir,

pas celle qui creuse la dette du présent.