






Le PADD conserve des orientations permettant des extensions urbaines significatives.


Le chiffre de 8 700 habitants en 2035 n’a aucune valeur contraignante, mais il impose une cohérence entre la vision affichée et les actes d’urbanisme engagés.

Pourquoi reproduire la formule du XXe siècle, celle qui a vidé les centres-villes de leur âme ?







Pendant qu’on promet de planter quelques arbres, la commune projette d’en abattre plus de 12 hectares sur la colline du Montrodier, un espace de forêt méditerranéenne abritant une biodiversité remarquable.

C’est autant d’espace soustrait à l’objectif “zéro artificialisation”.



Une politique claire, cohérente et assumée vaut toujours mieux qu’un discours qui s’ajuste au gré du calendrier électoral.

Analyse comparative entre le PADD de 2022 et le nouveau PADD 2025
🧭 Comparaison entre le PADD 2022 et le PADD 2025 de Marguerittes
1️⃣ Contexte général
Le PADD 2022 marquait une volonté de préserver l’équilibre entre développement et cadre de vie, en s’appuyant sur trois principes :
- la sobriété foncière,
- la protection de l’eau et des espaces naturels,
- la maîtrise de la croissance démographique.
Le PADD 2025, présenté, s’inscrit officiellement dans la continuité de cette ligne… mais en réalité, il reformule profondément les priorités. Sous couvert de “sobriété” et de “renouvellement urbain”, il ouvre la voie à une densification programmée, notamment autour de Peyrouse, Marcieu et la RD6086, et requalifie le discours sur la nature en le subordonnant à l’aménagement urbain.
2️⃣ Comparatif thématique
Thème | PADD 2022 | PADD 2025 (nouveau) | Analyse critique |
Philosophie générale | Préserver l’identité villageoise, limiter l’étalement, adapter la ville à l’environnement. | “Marguerittes 2035, la ville renforcée” : ton plus volontariste, tourné vers la métropolisation. | Le vocabulaire change : du village à préserver à la ville à renforcer. Une inflexion politique nette. |
Croissance démographique | Objectif implicite : plus de 10000 habitants 850 logements et 300 logements sociaux | Projection à 8 730 habitants d’ici 2035 (+360 hab.), soit +0,3 %/an. sur la base des chiffre de l’inssee. | Les deniers chiffres de l’Insee publiés datent de 2022 et étaient de 8370 habitants. or, depuis 2022 de nombreux logements ont été construits la population est donc 43 pour le Domaine de la princesse 110 logements a Meizerac environ 30 logements à Magne, 15 logements aux arènes. un total de 198 logements avec 2?1 personnes(Insee) = 416 personnes. nous serions donc déjà à 8785 personnes à Marguerittes.
|
Maîtrise de la consommation foncière, pas d’ouverture nouvelle. | Renouvellement urbain prioritaire, mais maintien de zones en extension (Tec, cimetière sud). | L’argument “ZAN” masque des ouvertures ponctuelles nouvelles. | |
Hydrologie et eau | Protection stricte du captage de Peyrouse, prise en compte du SAGE. | Référence au SAGE maintenue, mais diluée. Mention du “respect du PPR”, sans mesures concrètes. | Le cadre hydrologique devient déclaratif. Le risque cumulé Peyrouse–Canabou est évacué.
La municipalité cherche a faire réduire le périmètre de protection, pour urbaniser. |
Risques naturels | Intègre le PPRI et les ruissellements dans le développement urbain. | Énumération des risques sans plan d’action spécifique. | Aucune stratégie locale sur les eaux pluviales, malgré les épisodes cévenols récents. |
Énergie et environnement | Transition douce, reboisement, qualité paysagère. | Objectif “commune à énergie positive”, mise en avant des projets photovoltaïques (dont Montrodier). | Contradiction : la “transition” devient un argument industriel. |
Mobilité | Mobilités douces, réseau cyclable, continuités piétonnes. | PLMD (Plan Local de Mobilité Durable), tram-bus T4, PEM gare. | Orientation correcte, mais très dépendante de Nîmes Métropole → peu réaliste sans financement. |
Développement économique | Commerce de proximité, circuits courts, agriculture locale. | Renforcement des ZAE (Tec, Hermès, Ponche), “vitrine économique”. | Accent déplacé : priorité à l’économie et aux flux routiers. |
Cadre de vie / patrimoine | Réhabilitation du centre ancien, nature en ville, mixité sociale. | Requalification du centre-bourg, aménagements de façade et d’entrées de ville. | La dimension “humaine” cède à la vitrine urbaine. |
ZAN (Zéro Artificialisation Nette) | Principes cohérents, pas d’urbanisation nouvelle. | Référence forte à la démarche ADEME “commune ZAN lauréate”. | Argument politique, mais contradictoire avec les ouvertures foncières et projets denses. |
3️⃣ Points d’inflexion majeurs
🔸 Changement de paradigme
Le PADD 2025 met en scène la “transition écologique” mais l’associe à la modernisation urbaine : on passe de la protection à la transformation.
➡️ L’environnement devient le support du développement, non son cadre structurant.
🔸 Densification sous contrôle métropolitain
Marguerittes se repositionne comme “ville-pivot” de Nîmes Métropole, assumant un rôle d’accueil résidentiel, logistique et de services.
➡️ Cela signifie plus de logements, plus de circulation, plus de pression foncière, notamment autour de Peyrouse et du futur PEM.
🔸 Risque hydrologique et écologique affaibli
Malgré les engagements “ZAN”, la compatibilité avec le SAGE et le PPRI n’est pas démontrée.
Le PADD 2025 évite toute mention précise des ruissellements du Canabou, Bartadet ou Bastardet — pourtant identifiés comme majeurs.
➡️ Le risque d’urbanisation cumulative en zone sensible reste entier.
🔸 Perte du lien social et de la dimension humaine
Les axes “mixité intergénérationnelle”, “vieillissement”, “services de proximité” du PADD 2022 disparaissent.
➡️ La ville s’oriente vers un modèle de polarité fonctionnelle, non de proximité sociale.
4️⃣ Synthèse : continuité affichée, rupture réelle
Aspect | Évolution réelle |
Gouvernance | Le document reste technocratique, sans participation citoyenne ni concertation nouvelle. |
Urbanisme | La “sobriété” annoncée cache une densification programmée. |
Environnement | L’écologie est instrumentalisée comme vecteur d’image, non de régulation. |
Social | La notion de cadre de vie collectif et de cohésion intergénérationnelle est marginalisée. |
Territorialité | La commune se fond dans la logique métropolitaine, perdant son autonomie de projet. |
5️⃣ 🧩 Conclusion : quel avenir pour Marguerittes ?
Sous couvert de “sobriété foncière” et de “transition écologique”, le PADD 2025 traduit une transformation politique du modèle communal.
Il ne s’agit plus de préserver un village durable, mais de renforcer une polarité urbaine de la métropole nîmoise, tournée vers la mobilité, l’économie et la densification.
L’avenir de Marguerittes, si ce document est adopté, sera celui :
- d’une ville plus dense et plus circulée,
- moins verte dans les faits, malgré un discours “nature”,
- moins cohérente hydrologiquement,
- moins sociale et participative,
mais plus intégrée à la logique métropolitaine, au prix de son identité villageoise et de sa souveraineté écologique.