Depuis plusieurs années, Marguerittes a fait le choix d’un modèle de gestion fondé non pas sur la création de richesses et le développement économique, mais sur la dépendance aux subventions.
Ce choix fragilise durablement les finances communales et prive la ville de toute autonomie budgétaire.

 


💶 Une commune sous perfusion, une dette qui s’alourdit

Le modèle économique communal repose principalement sur les subventions et les dotations publiques, non sur la création de richesses locales.

La dette officielle s’élève à 7 006 870 €, soit 804 € par habitant.
Mais en ajoutant les études déjà engagées, les avances de trésorerie, et les engagements contractuels en cours — notamment ceux confiés à la SPL Agate —, l’endettement réel de la commune dépasse en réalité 1 300 € par habitant.

Autrement dit, la dette totale de Marguerittes est près du double de celle annoncée, dissimulée derrière des montages juridiques et comptables qui repoussent artificiellement l’échéance budgétaire.

Or, les projets portés par la SPL, notamment sur le secteur Peyrouse–Marcieu, sont bloqués par le périmètre de protection de la zone de captage d’eau potable, interdisant toute urbanisation lourde.
La municipalité a donc engagé la ville dans des dépenses dont l’issue était connue d’avance : ces terrains sont inconstructibles, et les sommes dépensées ne produiront aucun retour sur investissement.


🧱 Des millions d’euros pour des projets voués à l’échec

À ce jour, plus d’un million d’euros d’études ont déjà été dépensés par la SPL Agate.
Et si ces projets n’aboutissent pas, le concessionnaire se retournera inévitablement contre la commune pour être indemnisé.

C’est donc Marguerittes qui paiera, pour des opérations que tout responsable attentif savait juridiquement compromises dès le départ.

Comment a-t-on pu laisser faire, avec si peu de sérieux et de prudence ?


📉 Une capacité d’investissement au plus bas

La capacité d’investissement de la commune est aujourd’hui tombée à 93 € par habitant, contre environ 250 € dans les communes comparables.

Autrement dit, Marguerittes n’a plus les moyens d’investir dans son avenir : infrastructures, voirie, équipements publics ou environnement sont relégués au second plan.

Nous avons mangé notre pain blanc.
Si l’on intègre dans les comptes les études et engagements en cours de la SPL Agate, la capacité de désendettementdépasserait les trente ans — un seuil critique au-delà duquel une mise sous tutelle par la Cour régionale des comptesdeviendrait inévitable.


🏘️ Quand le “social” devient un outil de déportation urbaine

Pour répondre à ceux qui défendent bec et ongles la multiplication des logements sociaux, je dirai ceci :

Lorsqu’on veut réellement défendre la précarité et faire du social, on commence par développer l’économie locale, pourvoyeuse d’emplois et de richesses pour ceux qui travaillent.
On ne se contente pas de déplacer des populations d’une ville à une autre, au risque de gentrifier la première et de reproduire ailleurs les mêmes conditions d’assistance et de pauvreté.

La ville, engagée dans la rénovation de 1 200 logements pour un coût global de 550 millions d’euros — soit 458 000 € par logement — cherche à reloger une partie de ces foyers à Marguerittes,
et cela alors même que Marguerittes n’a pas signé la convention NPNRU et n’a donc aucune obligation d’y participer.


💡 Une autre politique sociale était possible

Ces 458 000 € par logement auraient pu servir à permettre à ces familles d’accéder à la propriété, de créer une activité, ou d’accéder à un emploi stable.

Autant d’actions qui auraient contribué à l’autonomie plutôt qu’à la dépendance.

Faire du social sans économie, c’est entretenir la précarité.
Faire de l’économie avec une vision sociale, c’est restaurer la dignité.


⚠️ Un terreau économique inexistant

À Marguerittes, le taux de chômage atteint environ 11,6 %, soit plus de quatre points au-dessus de la moyenne nationale (7,4 %).
Cela signifie que la commune subit déjà un handicap structurel fort en matière d’emploi.

Et l’on voudrait encore accueillir de nouveaux foyers en difficulté, sans avoir au préalable constitué le terreau de l’insertion par le travail ?
Sans avoir attiré d’entreprises, ni créé un véritable tissu économique local ?

Depuis quatre ans, les seules enseignes visibles sont des grandes chaînes commerciales — supermarchés, fast-foods, discounters — qui emploient peu de salariés, souvent en temps partiel précaire.
Ce ne sont pas ces emplois-là qui permettront à Marguerittes d’assurer un avenir à ses habitants.


🌾 Une plaine agricole oubliée

Et que dire de la plaine agricole, si chère à la municipalité dans les discours ?
Qu’a-t-on réellement entrepris pour y encourager l’installation de nouveaux agriculteurs ?

En 1988, Marguerittes comptait 91 agriculteurs.
En 2020, ils n’étaient plus que 35.
Aujourd’hui, plusieurs sont partis à la retraite sans être remplacés, et tout indique que la baisse se poursuit.

Marguerittes, autrefois le territoire nourricier de Nîmes depuis l’Antiquité, devient peu à peu le guichet social de la grande ville, au gré de volontés et d’arrangements politiques discutables.

Pendant que l’on détruit le tissu agricole et que l’on affaiblit le tissu économique, on prétend “faire du social”.
Mais un territoire sans production, sans emploi et sans autonomie ne fait plus du social : il s’appauvrit.

 


🚔 Une sécurité en recul, symptôme d’un malaise plus profond

La question de la sécurité n’est plus marginale à Marguerittes : elle est devenue centrale dans le quotidien des habitants.
Les chiffres officiels du Service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI) montrent une hausse sensible des crimes et délits depuis 2020, qu’il s’agisse des atteintes aux biens, des violences ou des dégradations.

Ce constat, chacun le perçoit dans son quartier :
les incivilités se banalisent, les vols et dégradations se multiplient, et les habitants disent ne plus reconnaître leur village.
Pendant ce temps, la mairie préfère communiquer sur des événements festifs plutôt que d’assumer la réalité du terrain.

Marguerittes n’est pas une cité, mais elle en prend peu à peu les symptômes : perte de repères, sentiment d’impunité, repli sur soi.
La sécurité publique ne peut pas être sous-traitée à la gendarmerie seule : elle doit être un pilier de la politique municipale, au même titre que l’emploi, l’éducation ou l’aménagement.

Notre article complet, synthèse et analyse :

https://www.marguerittes.org/2025/10/19/%f0%9f%94%8e-analyse-des-indicateurs-de-securite-a-marguerittes/

 


🌿 Conclusion – “Marguerittes rayonne”, mais de quoi ?

Marguerittes n’a pas seulement perdu des emplois ou des agriculteurs : elle a perdu une boussole.

Depuis quatre ans, la commune s’agite, organise, célèbre.
Les fêtes se multiplient, les discours se succèdent, et les photos se ressemblent.
C’est sympathique, bien sûr, mais cela ne nourrit ni nos familles, ni notre avenir.

On amuse les habitants quand il faudrait les associer,
on se félicite au lieu de se remettre en question.

On répète que « Marguerittes rayonne » — mais la lumière d’un village ne vient pas des projecteurs.
Elle vient de ses habitants, de leur travail et de leur dignité.

Le véritable rayonnement d’une commune ne vient pas des affiches, mais de la vitalité de ceux qui y vivent, travaillent et cultivent la terre.
Il naît du courage de construire, pas de la facilité de communiquer.

Un village ne vit pas de slogans, mais de convictions.
Et si rien ne change, Marguerittes cessera d’être une communauté vivante pour devenir une simple administration — sans âme, sans autonomie et sans horizon.

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