Une dérive idéologique inquiétante
Cette approche repose sur un postulat typiquement collectiviste : le logement doit être optimisé selon la taille des foyers, comme si l’intimité, la mémoire, l’attachement ou la liberté individuelle n’étaient que des variables d’ajustement.
C’est une vision administrative de la vie qui nie les dimensions humaines et affectives de l’habitat.
Or, ce que le maire appelle “parcours résidentiel”, c’est en réalité un parcours contraint :
• On vous dira demain que votre maison est “trop grande”,
• Que vous “bloquez” des surfaces constructibles,
• Et que votre départ serait un acte “citoyen”.
Cette logique, que certains osent présenter comme écologique, masque un tout autre objectif : la densification à marche forcée.
Elle prépare la reconquête du foncier privé au profit d’opérations publiques ou para-publiques, au nom d’un “intérêt général” redéfini à la convenance des décideurs.
Le droit de rester chez soi
L’article 17 de la Déclaration des Droits de l’Homme est pourtant clair : “La propriété étant un droit inviolable et sacré, nul ne peut en être privé si ce n’est lorsque la nécessité publique, légalement constatée, l’exige évidemment.”
Ni la taille de la maison, ni l’âge de ses occupants, ni la composition du foyer ne sauraient constituer un critère de légitimité pour juger de ce droit fondamental.
La liberté de vivre chez soi, dans la maison que l’on a bâtie ou entretenue toute une vie, n’a pas à être soumise au bon vouloir des élus ni aux modèles statistiques de l’INSEE.
Une autre vision du territoire
Il est temps de rappeler que l’équilibre d’un village ne se construit pas par la contrainte, mais par la diversité : des jeunes, des familles, des anciens; chacun y apporte sa part d’histoire et d’identité.
Au lieu d’imposer un “parcours résidentiel” standardisé, il faut favoriser la mixité générationnelle et le maintien à domicile, avec des aides, des services, des liens humains.
Car derrière le “parcours résidentiel”, c’est une société froide et utilitaire qui se profile, où les citoyens deviennent de simples unités de surface à redistribuer.
Nous refusons cette dérive.
Marguerittes doit rester un village humain, pas un tableau Excel d’urbanistes.
Le logement n’est pas un flux qu’on régule : c’est un lieu de vie, d’histoire, et de liberté.
À force de vouloir faire “circuler” les habitants au gré des plans d’aménagement, certains élus oublient l’essentiel : le respect du choix individuel et la valeur intime de la maison.
Enfin, faut-il le rappeler…
Enfin, faut-il le rappeler : nous ne sommes pas éternels.
Chacun d’entre nous finira, naturellement, par laisser la place à d’autres générations.
Mais ce départ doit être libre et choisi, non imposé par un pouvoir qui prétend savoir mieux que nous ce qui est “bon” pour notre âge ou notre maison.
Le respect du temps, de la mémoire et de la transmission fait partie du pacte social.
C’est en préservant cette liberté que nous transmettrons, un jour, un village encore digne et vivant à ceux qui viendront après nous.
Nous le disons avec force :