🌾 Une plaine “sacralisée”, mais en déclin

Le maire de Marguerittes a voulu sacraliser la plaine agricole, affirmant vouloir la protéger de l’urbanisation.
Sur le papier, le principe semblait vertueux : préserver des terres fertiles, limiter l’étalement urbain et sauvegarder l’identité rurale du village.
Mais dans les faits, aucune politique de développement agricole n’a accompagné cette protection. Résultat : la plaine est restée figée, sans réelle activité économique, tandis que les agriculteurs disparaissent année après année.

Des chiffres sans appel

Les données de l’INSEE et d’Agreste montrent une chute constante de l’emploi agricole depuis quinze ans :

AnnéeEmplois agricoles (secteur)Exploitations agricoles
20105945
20154040
20203936
2025 (estim.)3530

👉 En quinze ans, 40 % des emplois agricoles et un quart des exploitations ont disparu.
La commune ne compte plus qu’une trentaine d’exploitations actives, dont la majorité sans salarié.
L’agriculture ne représente plus 0,7 % de l’emploi total à Marguerittes.

Ces chiffres sont d’autant plus inquiétants que la commune bénéficie d’un terroir historiquement riche : vigne, oliviers, maraîchage et productions locales qui faisaient autrefois la fierté du village.

Préserver ne suffit pas : il faut faire vivre

Protéger les terres agricoles est une étape nécessaire, mais insuffisante si aucune mesure d’accompagnement ne suit.
À Marguerittes, aucune politique foncière, aucune aide à l’installation, aucune légumerie ou transformation locale n’a vu le jour.
Les jeunes agriculteurs manquent de terre, les anciens cessent leur activité faute de repreneur, et la commune perd progressivement ses savoir-faire.

Cette absence de stratégie économique transforme la plaine en simple “zone tampon” entre la ville et la garrigue, plutôt qu’en espace productif.
Le risque ? Voir ces terres s’enfricher, se désertifier, puis, à terme, redevenir constructibles sous la pression urbaine.

Des pistes concrètes existent

Il serait pourtant possible de reconstruire un modèle agricole local :

  • CrĂ©er un pĂ©rimètre de protection et de valorisation agricole (PAEN) pour encadrer et financer des projets agricoles.

  • Travailler avec la SAFER et l’Établissement public foncier pour faciliter la reprise des terres.

  • Encourager les circuits courts, la restauration collective (loi EGAlim) dĂ©sormais confiĂ©e Ă  un grand groupe plutĂ´t qu’Ă  nos agriculteurs Ă  une exception près, les marchĂ©s de producteurs et la transformation locale.

Un choix politique Ă  assumer

Préserver sans soutenir revient à laisser mourir silencieusement l’agriculture locale.
Une politique agricole communale ne se résume pas à interdire de construire : elle doit redonner vie à la terre, créer des débouchés, et encourager ceux qui veulent produire, transmettre et innover.

Marguerittes pourrait devenir un modèle de transition agricole méditerranéenne, en conciliant biodiversité, production et économie locale.
Mais pour cela, il faut une volonté politique claire, et une vision à long terme.


📍 À retenir

En quinze ans, Marguerittes a perdu près de la moitié de ses agriculteurs.
La plaine est protégée sur le papier, mais l’agriculture y meurt à petit feu.
Préserver les sols dans la plaine ou en garrigue, c’est essentiel ; les faire vivre, c’est vital.